Retour

REFERENCE  47


Leçons de Saint-Jean-d'Acre p 73-77 : Commentaire du chapitre XII des révélations de saint Jean )

(73)  Nous avons déjà expliqué que ce qu'il faut entendre le plus souvent dans les Écritures sacrées, par la Ville sainte et la Jérusalem divine, c'est la loi de Dieu. On en parle soit comme d'une épouse, soit comme de Jérusalem, soit comme d'un ciel nouveau et d'une terre nouvelle.

Ainsi au Chapitre XXI des révélations de saint Jean, il est dit : "Je vis ensuite un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre étaient passés et la mer n'était plus. Et moi Jean, je vis la sainte cité, la nouvelle Jérusalem qui descendait du ciel, d'auprès de Dieu, ornée comme une épouse qui s'est parée pour son époux. Et j'entendis une grande voix venant du ciel qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes; et Il habitera avec eux; ils seront Son peuple et Dieu sera Lui-même leur Dieu, avec eux".

Remarquez combien il est clair et évident que le premier ciel et la première terre signifie la venue de la loi antérieure, puisqu'il dit que le premier ciel et la première terre étaient passés et que la mer n'était plus. C'est-à-dire que la terre est le lieu du jugement, et sur cette terre du jugement, il n'y avait a pas de mer; c'est-à-dire que les enseignements et la loi de Dieu étaient entièrement répandus, tous les hommes obéissaient à Dieu, et la terre était complètement habitée par des croyants. Donc, il n'y avait plus de mer, puisque la terre ferme est le lieu de séjour et la demeure de l'homme. Autrement dit, à cette époque, le champ de cette loi sera le lieu (74) où l'homme prendra ses ébats. Et cette terre est solide, le pied n'y glisse pas. Et de même, on parle de la loi de Dieu comme de la sainte Ville, la nouvelle Jérusalem. Il est clair que la nouvelle Jérusalem qui doit descendre du ciel n'est pas une ville de pierres, de mortier, de briques, de terre et de bois. C'est la loi de Dieu qui descend du ciel; et on l'appelle nouvelle, car il clair que la Jérusalem en pierres et en terre ne descend pas du ciel, et qu'elle n'est pas renouvelée.  

On a aussi comparé la loi de Dieu à une superbe épouse qui apparaît revêtue des plus beaux ornements ainsi qu'il a été dit au chapitre XXI des révélations de saint Jean : "Et je vis la sainte cité, la nouvelle Jérusalem, qui descendait du ciel d'auprès de Dieu, ornée comme une épouse qui s'est parée pour son époux". Et l'on sait qu'au chapitre XII il est dit : "Il parut aussi un grand signe dans le ciel, une femme revêtue du soleil, avec la lune sous ses pieds et sur sa tête une couronne de douze étoiles".

Cette femme est cette épouse, la loi de Dieu, qui descendit du ciel sur Muhammad. Le soleil qu'elle avait sur elle et la lune qui était sous ses pieds sont les deux nations qui sont à l'ombre de cette loi, la Perse et l’Empire ottoman, car l'emblème de la Perse est le soleil, et celui de l’Empire ottoman la lune. Ainsi le soleil et la lune sont les emblèmes des deux royaumes qui sont  à l'ombre de la loi de Dieu. Puis il est dit que sur sa tête est une couronne de douze étoiles. Ces douze étoiles sont les douze imams qui répandirent la loi divine de Muhammad, éduquèrent le peuple, et brillèrent comme des étoiles au ciel de la direction .

Ensuite il est dit : "Et elle était enceinte, et elle criait, étant en travail et souffrant les douleurs de l'enfantement". C'est-à-dire que cette religion tomba dans les plus grandes difficultés et traversa des épreuves et des tourments, jusqu'à ce qu'elle produisit un rejeton parfait, soit la manifestation suivante, celle du Promis, qui est le rejeton parfait, et qui fut élevé dans les bras de cette religion qui lui tenait lieu de mère. (75)  Le rejeton dont il s'agit ici est le Báb, le Premier Point qui, en vérité, est né de la Loi de Muhammad. En d'autres termes la réalité sacrée, enfant et résultat de la loi de Dieu, sa mère, et qui est promis par cette loi, s'est réalisée dans le royaume de cette loi; mais à cause de la cruauté du dragon, elle fut emportée auprès de Dieu. Après douze cent soixante ans, le dragon fut détruit, et l'enfant de la loi de Dieu, le Promis, se manifesta.

"Il parut aussi un autre signe dans le ciel : c'était un grand dragon roux qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Et la queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et elle les jeta sur la terre". Ces signes font allusion aux Omeyyades qui dominèrent la religion mahométane : sept têtes et sept diadèmes signifient sept régions et sept empires sur lesquels régnèrent les Omeyyades : l'empire romain autour de Damas, l'empire de Perse, l'empire d'Arabie, l'empire d'Égypte, l'empire d'Afrique (c'est-à-dire Tunis, l'Algérie et le Maroc), l'empire d'Andalousie (aujourd'hui l'Espagne), et l'empire des Turcs de Transoxanie; sur tous ces pays régnaient les Omeyyades. Les dix cornes signifient les noms des souverains omeyyades qui, si on ne les répète pas, furent dix rois, dix noms de commandants et de chefs. Le premier est Abou-Sofian et le dernier Merwan : plusieurs d'entre eux portèrent le même nom ; ainsi il y eut deux Mo'awièh, trois Yezid, deux Walid et deux Merwan. Si l'on compte les noms sans les répéter, il y en a dix. [Abou-Sofian, Mo’awièh, Yezid, Abdel-Málek, El-Walid, Solèymán, Omar, Háchèm, Ebráhim et Merwan]. Les Omeyyades dont le premier fut Abou-Sofian, émir de La Mecque et chef de la dynastie, et le dernier Merwan, détruisirent le tiers du peuple saint et sacré de la pure lignée de Muhammad, brillante comme les étoiles des cieux.

"Puis le dragon s'arrêta devant la femme qui allait, accoucher afin de dévorer son enfant quand elle l'aurait mis au monde". Cette femme c'est la loi de Dieu, ainsi que nous l'avons vu. "S'arrêta devant elle", c'est-à-dire que le dragon se tint devant la femme qui allait accoucher (76) pour dévorer son enfant, et cet enfant, c'était la manifestation promise, le rejeton de la loi de Muhammad. Les Omeyyades ont constamment cherché à s'emparer de ce Promis qui devait venir de la lignée de Muhammd et qu'on attendait pour le détruire; car ils avaient la plus grande peur de l'apparition de la manifestation promise; et chaque fois qu'ils rencontraient un descendant de Muhammad qui jouissait d'une grande considération, ils le tuaient.

"Or, elle mit au monde un fils qui devait gouverner toutes les nations avec un sceptre de fer". Ce fils glorieux, c'est la manifestation promise, née de la loi de Dieu et élevée dans les bras des enseignements divins. Le sceptre de fer est un symbole de puissance et de force; ce n'est pas une épée. C'est-à-dire qu'avec la puissance et la force divines il sera le pasteur de toutes les nations de la terre. Ce fils, c'est le Báb.

"Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône".  C'est une prophétie relative au Báb, qui monta au divin royaume, au trône de Dieu, au centre de l'empire de Dieu. Voyez combien tout cela est conforme à la réalité !

"Et la femme s'enfuit dans le désert".  C'est-à-dire la loi de Dieu s'enfuit au désert, soit le vaste désert du Hijáz et de la péninsule arabique. "Où Dieu lui avait préparé un lieu". La péninsule arabique devint la contrée, la demeure, le centre de la loi de Dieu.

"Pour qu'elle y fût nourrie pendant douze cent soixante jours".  Et ces douze cent soixante jours, selon le comput des livres saints, sont chacun une année, comme nous l'avons vu; la loi de Dieu grandit pendant douze cent soixante ans en Arabie, le grand désert, et la manifestation promise en naquit. Après douze cent soixante ans, cette loi n'aura plus aucune influence, car le fruit de cet arbre sera venu, et le résultat sera là. Considérez combien les prophéties concordent entre elles ! Dans l'Apocalypse, on fixe la venue du Promis à quarante-deux mois; (77) et Daniel, le prophète, dit trois temps et demi, ce qui fait quarante-deux mois, lesquels font douze cent soixante jours. Dans un autre passage de l'Apocalypse, on parle clairement de douze cent soixante jours, et dans les livres saints, il est dit que chaque jour est une année. Il n'y a rien de plus clair que cette concordance des prophéties entre elles. Le Báb apparut en l'an 1260 de l'Hégire de Muhammad, qui est le début du calendrier général de l'islam.

Dans les Écritures saintes, aucune manifestation n'est prophétisée plus clairement. Pour qui est juste, la concordance des dates indiquées par des bouches aussi autorisées est la plus grande des preuves. Il n'y a pas d'autre explication possible. Heureuses les âmes équitables qui recherchent la vérité !  Mais s'il n'y a pas de justice,on est agressif, on se dispute, on nie l'évidence, comme les pharisiens pour la manifestation  du Christ : avec le plus grand entêtement, ils niaient les explications et les enseignements du Christ et des apôtres; et, pour la foule ignorante, ils rendaient les commandements obscurs. Ils disaient : "Ces prophéties n'ont pas trait à Jésus; elles sont pour le Promis qui, selon les conditions de la Bible, doit venir plus tard; parmi ces conditions, on trouve qu'il doit être roi, s'asseoir sur le trône de David, répandre la loi de la Bible, et faire régner une telle justice que le loup et l'agneau se réuniront à la même fontaine". Et ainsi ils empêchèrent les hommes de reconnaître le Christ !  

 / ACCUEIL  /  ETERNEL APPEL  /  INDICATIONS BIBLIQUES