REFERENCE 49
Coran 75/6-9 : (6) aussi demande-t-il : "A quand le Jour de la résurrection ?" (7) Quand la vue sera hébétée, (8) la lune éclipsée (9) la lune et le soleil réunis
Leçons de Saint-Jean-d'Acre p 56-63 : "Mais je donnerai à mes deux témoins le pouvoir de prophétiser pendant douze cent soixante jours, étant vêtus de sacs". Les deux témoins dont il s'agit sont Muhammad, l' Envoyé de Dieu, et 'Alí Ibn Abú Thalib. Dans le Qur'àn, il est dit que Dieu, s'adressant à Muhammad, l'Envoyé de Dieu, s'exprime ainsi : "Je t'ai placé comme un témoin, comme un messager de bonne nouvelle et comme un avertisseur" (Q:XXXV 24), c'est-à-dire nous t'avons établi comme le témoin, le donneur de bonne nouvelle, et celui qui apporte la colère de Dieu. Témoin, c'est-à-dire que les choses seront prouvées par son affirmation. Et les ordres de ces deux témoins seront donnés pendant douze cent soixante jours signifiant des années.
(57) Or, Muhammad était le tronc et 'Alí la branche, comme Moïse et Josué. Il est dit : "Ces deux témoins sont vêtus de sacs", c'est-à-dire que, apparemment, ils n'auront pas des vêtements neufs, mais de vieux vêtements; autrement dit, au début, aux yeux des autres peuples, ils n'ont aucune splendeur, et leur cause ne paraît pas nouvelle; car, par son côté spirituel, la loi de Muhammad ressemble à celle du Christ dans l'Évangile, et ses commandements relatifs aux choses matérielles ressemblent pour la plupart à ceux de la Bible. Telle est la signification des vieux vêtements.
"Ce sont les deux oliviers et les deux chandeliers qui sont toujours en la présence du Seigneur de la terre". Il compare ces deux âmes à deux oliviers, parce que, dans ce temps, on se servait de l'huile d'olive pour toutes les lampes, la nuit. Ces deux êtres, chez qui apparaît l'esprit de la sagesse de Dieu, origine de la lumière du monde, et qui font briller et resplendir les lumières de Dieu, sont ainsi comparés à deux chande liers. Le chandelier n'est-il pas le lieu de la lumière, et n'est-ce pas de lui que brille la lumière ? De même, de ces faces lumineuses, la lumière de la direction surgira et brillera.
"Ils se tiennent en la présence de Dieu", signifiant qu'ils sont debout pour servir la cause, éduquant les créatures de Dieu; ainsi les tribus sauvages des arabes nomades de la péninsule arabique reçurent une telle éducation qu'elles arrivèrent alors au plus haut degré de civilisation, et que leur renommée et leur célébrité se répandirent sur toute la terre.
"Et si quelqu'un veut leur faire du mal, il sortira de leur bouche un feu qui dévorera leurs ennemis". C'est-à-dire que nul ne peut leur résiste; que si quelqu'un veut affaiblir leurs enseignements et leur loi, cette même loi qui sort de leur bouche les enveloppera et les exterminera entièrement; et si quelqu'un tente de les troubler, de leur faire du mal ou de leur résister, un commandement émanant de leur bouche détruira leurs ennemis. (58) Et c'est ce qui arriva : tous leurs ennemis furent subjugués, mis en fuite, anéantis. De la façon la plus évidente, Dieu les a soutenus.
"Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu'il ne pleuve point pendant qu'ils prophétiseront". C'est-à-dire que pendant ce temps, ils sont comme des rois : la loi et les enseignements de Muhammad, les explications et les commentaires de 'Alí sont une grâce céleste; lorsqu'ils veulent distribuer cette grâce, ils le peuvent. Et s'ils ne veulent pas, la pluie ne tombera pas (pluie ici veut dire grâce.).
"Ils ont aussi le pouvoir de changer les eaux en sang". C'est-à-dire que, le pouvoir prophétique de Muhammad fut le même que celui de Moïse, et la puissance de 'Alí fut comme celle de Josué. S'ils le veulent, ils transforment en sang les eaux du Nil pour les Egyptiens et ceux qui les renient : c'est-à-dire que les eaux qui sont la cause de la vie deviennent, par l'ignorance et l'orgueil des négateurs, la cause de leur mort. Ainsi, le royaume, la richesse et le pouvoir du Pharaon et des siens, qui furent la cause de la vie de l'Egypte, devinrent, par leur opposition, leur reniement et leur orgueil, une cause de mort, de destruction, de dispersion, de dégradation et de misère. Ces deux témoins ont donc le pouvoir de détruire les nations.
"Et de frapper la terre de toutes sortes de plaies toutes les fois qu'ils le voudront". C'est-à-dire qu'ils ont la puissance et la force matérielles nécessaires pour éduquer les méchants et ceux qui sont des oppresseurs et des tyrans cruels; car Dieu a donné à ces deux témoins une force matérielle et un pouvoir spirituel avec lesquels ils ont corrigé et éduqué les Arabes nomades et féroces, sanguinaires et tyranniques, qui vivaient comme des loups et des bêtes sauvages.
"Et quand ils auront achevé de rendre leur témoignage", c'est-à-dire quand ils auront accompli (59) ce dont ils sont chargés, délivré le divin message, répandu la loi de Dieu et les enseignements célestes, et que les signes de la vie spirituelle seront visibles dans les âmes, que les lumières des vertus de l'humanité brilleront et que les tribus nomades auront accompli des progrès absolus.
"La bête qui monte de l'abîme leur fera la guerre, et les vaincra et les tuera". Cette bête signifie les Béni-Omeyyahs qui les ont attaqués depuis l'abîme de l'erreur : c'est ce qui est arrivé quand les Béni-Omeyyahs s'insurgèrent contre la Loi de Muhammad et la réalité de 'Alí, qui est l'amour de Dieu.
"La bête fit la guerre aux deux témoins", c'est-à-dire une guerre religieuse; elle agit contre leurs enseignements, leurs coutumes, leurs institutions, avec la plus complète opposition : les vertus et les qualités qui, grâce à ces deux témoins, s'étaient répandues parmi ces peuples et ces tribus disparaîtront entièrement, et les mœurs bestiales et la sensualité prévaudront. Ainsi cette bête qui leur fait la guerre aura la victoire; c'est-à-dire que la noirceur de l'erreur, représentée par cette bête, conquerra tous les horizons du monde et tuera ces deux témoins; en d'autres termes, détruira du milieu des nations la vie spirituelle qu'ils ont apportée, et en supprimera entièrement les lois et les enseignements divins; elle foulera aux pieds la religion de Dieu, et il n'en subsistera rien qu'un corps sans esprit.
"Et leurs corps sans vie resteront sur les places publiques de la grande cité qui est appelé spirituellement Sodome et Egypte, au lieu où Notre Seigneur aussi fut crucifié". "Leurs corps" signifie la loi de Dieu; "les places publiques" veut dire en vue de tout le monde. "Sodome et Égypte, le lieu où Notre Seigneur aussi fut crucifié", c'est cette contrée de Syrie, et surtout Jérusalem, puisque les Béni-Omeyyades régnaient sur ces lieux et que c'est d'abord (60) d'ici que la loi de Dieu et les enseignements divins disparurent, et dans ces lieux qu'un corps sans esprit subsista. Leurs corps, c'est la loi de Dieu qui demeura comme un corps sans esprit.
"Et les différents peuples et tribus, de nations et de langues diverses, verront leurs corps sans vie pendant trois jours et demi, et ne permettront pas que leurs corps soient mis dans le sépulcre". Comme il a déjà été dit, selon la terminologie des livres saints, trois jours et demi égalent trois ans et demi, soit quarante-deux mois, qui font douze cent soixante jours; comme chaque jour dans le texte du livre saint fait une année, cela veut dire que, pendant douze cent soixante ans, ce qui est la durée du cycle coranique, les nations, les tribus, les peuples regarderont leurs corps; qu'ils feront un spectacle de la loi de Dieu. Ils n'agiront pas selon cette loi, mais ils ne laisseront pas non plus porter à la tombe son corps, c'est-à-dire la loi de Dieu; en d'autres termes, en apparence ils s'y attacheront, ils ne la laisseront pas enlever complètement ni détruire, et ils ne permettront pas qu'on anéantisse entièrement son corps. Si, en réalité, ils l'abandonnent, en apparence ils en conservent le souvenir et le nom.
Les "tribus, nations et peuples" signifient ceux qui sont réunis à l’ombre du Qur’àn, et qui ne permettent pas que la cause et la religion de Dieu soient en apparence entièrement détruites et anéanties, car ils ont conservé la prière et le jeûne. Mais les principes essentiels de la religion de Dieu qui sont la morale, la conduite, la connaissance des mystères spirituels ont disparu; les lumières des vertus de l'humanité, qui sont le résultat de l'amour et de la connaissance de Dieu, se sont éteintes; et l'obscurité de la tyrannie, de l'oppression, les passions et les désirs sataniques ont triomphé. Et le corps de la loi de Dieu, comme un cadavre, a été exposé au public pendant douze cent soixante jours équivalant chacun à une année; et cette période est le cycle de Muhammad. Ce que ces deux êtres avaient établi : les fondements de la loi de Dieu, (61) le peuple l'a abandonné; les vertus de l'humanité, qui étaient le bienfait de Dieu et l'esprit de cette religion, ils les ont détruites, au point que la sincérité, la justice, l'amour, l'unité, la pureté, la sainteté, le détachement, toutes les qualités divines ont disparu. De la religion, la prière et le jeûne subsistent; et cet état se prolongea pendant douze cent soixante ans, ce qui est la durée du cycle du Forqan (autre nom du Qur’àn). C'était comme si ces deux êtres étaient morts, et que leurs corps fussent demeurés sans esprit.
"Et les habitants de la terre se réjouiront à leur sujet, et s'abandonneront à la joie, et s'enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophètes auront tourmenté les habitants de la terre". "Habitants de la terre" signifie les autres nations et races, comme le peuples d'Europe et de l'Extrême Asie, qui, lorsqu'ils virent que le caractère de l'islam était entièrement changé, et que la loi divine était abandonnée, que les vertus, le zèle et le bien avaient disparu, changèrent leurs sentiments, se montrèrent heureux et joyeux de ce que la corruption des mœurs eût pénétré les peuples de l'islam, et de ce que ces derniers allaient être soumis par les autres nations. C'est ainsi que ce malheur se manifeste avec la plus grande évidence. Voyez : ce peuple qui était parvenu au sommet de la force, combien, aujourd'hui, il est devenu soumis et méprisable ! Les autres nations "se sont envoyés des présents les unes aux autres", c'est-à-dire se sont entraidées, car "ces deux prophètes ont tourmenté les habitants de la terre", c'est-à-dire ont vaincu les autres peuples et nations de la terre, et les ont soumis.
"Mais après ces trois jours et demi, l'esprit de vie de Dieu entra en eux, et ils se relevèrent sur leurs pieds, et une grande crainte saisit ceux qui les virent". Trois jours et demi, c'est-à-dire douze cent soixante ans, (62) ainsi qu'il a déjà été expliqué. Ces deux êtres dont les corps étaient demeurés sans esprit représentent les enseignements et la loi que Muhammad avait établis et que 'Alí avait promulgués, dont la vérité avait disparu, et dont la forme seule était restée. Une seconde fois, l'esprit revint à ces corps, c'est-à-dire que ces fondements et ces enseignements furent à nouveau établis. En d'autres termes, la spiritualité de la loi divine avait été changée en matérialité, les vertus en vices, l'amour de Dieu en haine, la lumière en obscurité, les sentiments rahmaniques en sentiments sataniques, la justice en tyrannie, la miséricorde en haine, la sincérité en hypocrisie, le salut en perdition, et la pureté en sensualité. Puis, après trois jours et demi qui, d'après la terminologie des livres saints, signifient douze cent soixante années,ces enseignements divins, ces vertus et ces perfections rahmaniques, ces bontés spirituelles apparurent une seconde fois, renouvelés par la manifestation du Báb et le dévouement de Djénabé Quddús [ l’un des premiers disciples du Báb, et l’une des 19 "Lettres du Vivant" ]. Les saintes brises soufflèrent, les lumières de vérité brillèrent, la saison du printemps fécondant arriva, l'aurore de salut resplendit, et ces deux corps sans âme naquirent à nouveau : ces deux grands personnages, l'un le fondateur, l'autre le promulgateur, se levèrent. C'était deux chandeliers, car ils illuminèrent le monde par la lumière de vérité.
"Ils entendirent une voix venant du ciel qui leur dit : 'Montez ici'; puis ils montèrent au ciel". C'est-à-dire qu'il entendirent la proclamation de Dieu des cieux invisibles, disant : "Vous avez accompli ce qu'il faut et ce qu'il convient des enseignements et des bonnes nouvelles, vous avez transmis Mon message à Mes créatures, vous avez proclamé la parole de Dieu, et vous avez fait ce que vous deviez. (63) Maintenant il faut, comme le Christ, sacrifier votre vie pour le Bien-Aimé et devenir des martyrs". Et ce Soleil de Vérité, cette Lune de Direction, tous deux, comme le Christ, se couchèrent à l'horizon du martyre suprême, et montèrent au ciel du royaume de Dieu.
"Et leurs ennemis les virent". C'est-à-dire que, parmi leurs ennemis, après leur martyre, un grand nombre de gens s'aperçurent de la sublimité de leur rang et de la hauteur de leur vertu, et témoignèrent de leur grandeur et de leur perfection.
"Et à la même heure, il arriva un grand tremblement de terre, et un dixième de la ville fut anéanti; et sept mille hommes furent tués dans ce tremblement de terre". Ce tremblement de terre eut lieu à Shíráz après le martyre du Báb : la ville fut sens dessus dessous, et beaucoup d'individus périrent; une grande agitation, telle qu'on n'en avait jamais vu, apparut également, à la suite des maladies, de la peste, de la famine, du dénuement, de la faim et des épreuves.