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REFERENCE  225


(Leçons de Saint-Jean-d'Acre p.301-303)( Chapitre 83 : Les 4 moyens d’acquérir la connaissance )
Les moyens reconnus d'acquérir la connaissance sont au nombre de  quatre ; c'est-à-dire que les réalités des choses sont comprises par ces quatre procédés.

Le premier moyen nous est donné par nos sens, qui s'appliquent à tout ce que l’œil, l'oreille, le goût, l'odorat, le toucher perçoivent et qu'on appelle sensible. Aujourd'hui, tous les philosophes d'Europe considèrent ce moyen comme excellent. Ils disent que le critérium suprême, ce sont les sens ; ils le considèrent comme sacré, bien qu'il soit imparfait (car il commet des erreurs). Par exemple, le premier de nos sens est la vue. La vue prend le mirage pour de l'eau, et elle prend pour véritables des images réfléchies dans un miroir ; des corps éloignés lui paraissent tout petits, un point en rotation paraît un cercle, la Terre lui semble immobile tandis que le Soleil est en mouvement, et dans beaucoup d'autres cas elle commet des erreurs. Nous ne pouvons donc avoir confiance en elle.

Le second procédé est la raison qui, chez les philosophes anciens, les piliers de la sagesse, était la mesure de la compréhension ; ils prouvaient les choses par la raison, et ils tenaient fermement aux preuves de la raison ; tous leurs arguments sont des arguments de raison. Cependant, ils divergèrent beaucoup entre eux, et leurs opinions sont contradictoires. Il leur arriva même de changer d'avis ; c'est-à-dire qu'après avoir prouvé pendant vingt ans par des arguments de raison l'existence d'une chose, ils la niaient après cela par des arguments de raison. Ainsi, Platon commença par prouver logiquement l'immobilité de la terre et le mouvement du soleil ; plus tard, par des arguments de raison, il prouva que le soleil est un centre autour duquel se meut la terre. Ensuite, le système de Ptolémée se répandit, et la théorie de Platon fut entièrement oubliée, jusqu'à ce qu'un observateur nouveau la reprenne. Ainsi, tous les mathématiciens se trouvaient en désaccord, bien qu'ils s'appuyassent sur des arguments de raison ! Pendant un certain temps, ils prouvaient une question par des arguments de logique, puis après cela, par des arguments de même nature, ils la niaient. Pendant quelques temps, un certain philosophe, avec forces preuves et arguments à l'appui, défendait une théorie qu'après cela il abandonnait et contredisait par des preuves de raison. Il est donc clair que le critérium de la raison n'est pas parfait ; les divergences des philosophes antiques, le manque de stabilité et les variations des opinions en sont la preuve. Car, si le procédé de la raison était parfait, tout le monde devrait être d'accord en pensées et en opinions.

Le troisième procédé est la tradition, c'est-à-dire le texte des livres saints ; car on dit : "Dieu, dans la Bible, ou dans l'Évangile, parla ainsi." Ce procédé non plus n'est pas parfait, car c'est la raison qui interprète la tradition. Et comme la raison elle-même est sujette à erreur, comment peut-on croire qu'en comprenant et en interprétant les traditions, elle ne commettra pas d'erreur, qu'elle sera absolument sûre ? En effet, il est possible qu'elle commette des erreurs, et la certitude n'existe pas. Et c'est le procédé des clergés : tout ce qu'ils comprennent du texte des livres saints est ce que leur raison comprend de ces mêmes textes, mais ce n'est pas la vérité pure. Car la raison est comme une balance, et les significations comprises dans le texte des livres saints ressemblent à la chose pesée : si la balance est faussée, comment trouvera-t-on le poids ?

Sachez donc que ce que les hommes possèdent, ce qu'ils admettent, est soumis à l'erreur. Car, dans  l'affirmation ou dans la contradiction d'une chose, si l'on met en avant des preuves tirées de nos sens, il est clair que le critérium n'est pas parfait ; si ce sont des preuves intellectuelles, il en est de même, ainsi que pour des preuves traditionnelles. L'homme n'a donc pas de critérium auquel il puisse se fier.
Mais la bonté du Saint-Esprit nous fournit le véritable procédé infaillible et indubitable. C'est le secours du Saint-Esprit qui parvient à l'homme.  Là seulement se trouve la certitude !

(Bases de l'unité du monde p.118-120) :  Les preuves sont de quatre sortes : premièrement les preuves par la perception des sens, deuxièmement par la faculté de raisonnement, troisièmement par l’autorité traditionnelle ou écrite, quatrièmement par le moyen de l’inspiration. C’est –à-dire qu’il y a quatre critères ou normes de jugement par lesquels l’esprit humain parvient à ses conclusions.
 
(….) Les philosophes matérialistes considèrent le critère des sens comme le premier et celui à mettre au premier rang. Mais selon l’estimation des philosophes divins, on ne peut se fier à cette preuve et à cette assurance ; bien plus, ils tiennent pour faux le critère des sens car il est imparfait. La vue, par exemple, est l’un des sens les plus importants ; elle est cependant sujette à de nombreuses aberrations et inexactitudes. L’œil voit le mirage comme une surface d’eau, considère les images dans le miroir comme des réalités, alors que ce ne sont que des reflets. Un homme voguant sur la rivière s’imagine que les objets qui se trouvent sur le rivage bougent alors qu’ils sont immobiles et que c’est lui qui bouge. A l’œil la terre apparaît fixe tandis que le soleil et les étoiles tournent autour d’elle. En fait, les orbes célestes sont immobiles et la terre tourne sur son axe. Les soleils, planètes et constellations gigantesques qui brillent dans les cieux semblent petits, bien plus, de dimensions infinitésimales à la vision humaine, alors qu’en réalité ils sont bien plus grands que la terre en dimension et en volume. Une étincelle tournoyante apparaît à l’œil comme un cercle de feu. Il y a des cas innombrables de cette sorte qui montrent l’erreur et l’inexactitude des sens. Les philosophes divins ont donc considéré que ce critère de jugement était défectueux et qu’on ne pouvait s’y fier.
 
Le second critère est celui de l’intellect. Les anciens philosophes en particulier considéraient l’intellect comme le moyen de jugement le plus important. Parmi les sages de Grèce, de Rome, de Perse et d’Egypte, le critère de la preuve véritable était la raison. Ils soutenaient que l’on pouvait prouver que toute question soumise à la faculté de raisonnement était vraie ou fausse et devait être acceptée ou rejetée en conséquence. Mais selon l’estimation des personnes éclairées, ce critère est également défectueux et douteux, car ces même philosophes qui soutenaient que la raison ou l’intellect étaient le critère du jugement humain différaient profondément entre eux sur tous les sujets de recherche. Les exposés des philosophes grecs sont en contradiction avec les conclusions des sages persans. Même parmi les philosophes grecs il y a un désaccord continuel et un manque d’harmonie sur tout sujet donné. Il y avait également une grande différence de pensée entre les sages de Grèce et ceux de Rome. Si donc le critère de la raison ou de l’intellect constituait un standard correct et infaillible de jugement, ceux qui l’expérimentaient et l’appliquaient auraient dû arriver aux même conclusions. Comme ils diffèrent et sont en contradiction dans leurs conclusions, il est évident que la méthode et le genre de test doivent avoir été erronés et insuffisants.
 
Le troisième critère ou standard de preuve est traditionnel ou selon les Ecritures, c’est-à-dire que tout exposé de conclusions doit s’appuyer sur des traditions rapportées dans certains livres religieux. Lorsque nous en venons précisément à considérer les livres saints – les livres de Dieu – nous sommes amenés à demander: «Qui comprend ces livres ? Par l’autorité de quelle explication peut-on comprendre ces livres ?» Ce doit être par l’autorité de la raison humaine, et si la raison ou l’intellect s’avèrent incapables d’expliquer certaines questions, ou si les possesseurs d’intelligence se contredisent dans l’interprétation des traditions, comment peut-on se fier à un tel critère pour avoir des conclusions exactes ?
 
Le quatrième critère est celui de l’inspiration. Dans les siècles passés, de nombreux philosophes ont revendiqué l’illumination ou la révélation, préfaçant leurs exposés en proclamant : « Ce sujet a été révélé à travers moi » ou « je parle ainsi sous l’inspiration ». Les philosophes de l’Illuminati étaient de cette classe. Les inspirations sont les incitations ou les prédispositions du cœur humain. Les incitations du cœur sont quelquefois sataniques. Comment pouvons-nous les différencier ? Comment pouvons-nous dire si un exposé donné est une inspiration et une incitation du cœur dues à l’assistance miséricordieuse ou à l’influence satanique ?
 
Il est donc devenu évident que les quatre critères ou standards de jugement par lesquels l’esprit humain parvient à ses conclusions sont défectueux et inexacts. Tous sont sujets à des erreurs de conclusions. Mais un exposé présenté à l’esprit accompagné de preuves que les sens peuvent percevoir comme étant correctes, que la faculté de raison peut accepter, qui est en accord avec l’autorité traditionnelle et sanctionnée par les incitations du cœur peut être estimé et considéré comme parfaitement correct car il a été approuvé et testé par tous les standards de jugement et reconnu complet. Lorsque nous ne faisons qu’un test il y a possibilité d’erreur. Cela est évident et manifeste
 

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